dimanche 31 mai 2015

Bolivie : Paradis perdus ou ruse de la modernisation ?

Par Pablo Stefanoni

Le 12 octobre 2014, Evo Morales a été réélu avec plus de 60% des suffrages, loin devant Samuel Doria Medina qui en obtenait 25%. Ainsi, le président cocalero (producteur de feuille de coca) reste électoralement invincible: élu en 2005 avec 54% des votes. En 2008, il est confronté à un «référendum révocatoire» qui n’a fait que ratifier son poste avec 67% en sa faveur. Puis, il est réélu avec 64% en 2009, année où les députés de son parti, le MAS (Mouvement vers le socialisme), occupent les deux tiers du parlement.
Evo Morales (à gauche le vice-président Linera), élu en 2005 avec 53,74% des suffrages
Evo Morales (à gauche le vice-président Linera), élu en 2005 avec 53,74% des suffrages

LIBERTÉ pour ALEXANDR KOLTCHENKO, antifasciste de Crimée kidnappé et emprisonné par l’État russe

 

Depuis plusieurs années, A. Koltchenko est connu en Crimée pour ses engagements antifascistes, syndicaux, anarchistes, écologistes. Ayant diffusé un film sur l’assassinat de la journaliste indépendante criméenne Anastasia Baburova, à Moscou en 2009, il avait déjà été attaqué au couteau par une bande fasciste. Il a poursuivi ses activités militantes en faveur des droits humains et a ainsi participé, dans le camp clairement antifasciste, aux manifestations de la Place Maïdan qui ont abouti à chasser le président ukrainien Ianoukovytch, dont le clan pillait les richesses et exploitait la population de ce pays.

mardi 26 mai 2015

Économie mondiale - “Une situation systémique qui est spécifique à la financiarisation comme phase historique”

Article de François Chesnais

La lutte menée face au capital par les travailleurs/travailleuses et les couches urbaines et rurales paupérisées partout dans le monde se déroule aujourd’hui dans le cadre de l’économie et la société capitaliste mondiale à un moment spécifique de son histoire, qui est aussi celle de l’humanité. La crise économique et financière – qui a commencé en juillet-août 2007, connu un premier moment paroxystique en septembre 2008 (faillite de Lehmann) et débouché sur une récession mondiale suivie d’une stagnation sans fin [1] – est bien plus qu’une nouvelle «très grande crise».

Elle marque à un degré jamais connu avant les limites historiques du capitalisme qui, faute d’avoir pu être transcendées, annoncent une nouvelle époque de barbarie. Cette dernière inclut centralement le basculement, différencié bien entendu entre pays et continents, dans les formes d’exploitation et les conditions d’existence des travailleurs et des masses paupérisées, mais aussi le changement climatique et d’autres dimensions de la crise environnementale (par exemple les pollutions chimiques) dont ils sont déjà le plus souvent les premiers à subir les conséquences. Enfin, elle est marquée par des guerres nouvelles dont les populations paupérisées sont une fois encore les premières victimes, comme au Proche et au Moyen Orient.

vendredi 1 mai 2015

Uruguay. Le «président normal» assure l’impunité des militaires criminels «normaux»

Par Ernesto Herrera
Tous le 20 mai de chaque année, des dizaines de milliers de personnes affluent vers le «Marche du silence» convoquée par les mères et les familles des disparus [1], sur la principale avenue de Montevideo : Avenida 18 de Julio [2]. C’est la seule action politique en Uruguay réunissant une vraie foule. Beaucoup y assistent pour accomplir un rituel mémoriel, qui concourt à un hommage. Mais ils considèrent que le thème est désormais clos. Beaucoup d’autres, néanmoins, croient que la question de l’impunité peut être reposée. Ils revendiquent la Vérité et la Justice. Ils exigent la fin de l’impunité. Ils condamnent le terrorisme d’Etat sous la dictature. La grande majorité d’entre eux sont des électeurs et électrice du Frente Amplio (FA) et adhèrent à son programme. Ils ont placé en lui leur espoir. Mais ils se sentent floués à ce propos. Et ils continueront de l’être. La nomination d’Eleuterio Fernández Huidobro comme ministre de la Défense par Tabaré Vazquez, le président récemment élu – qui prendra la succession de Pepe Mujica en mars 2015, et qui fut président entre 2005 et 2010 – en est la preuve [3]. Cela confirme que le gouvernement cherche à se défaire du «passé récent».