La «situation en Syrie», pour
l’essentiel, est traitée sous l’éclairage de négociations
internationales et régionales. A tel point que le dessein du clan Assad
de «rendre invisible le peuple syrien» est souvent atteint.
L’Autre Genève se veut une contribution
visant à contrecarrer à la fois l’ignorance et l’indifférence face aux
combats d’une population asservie, depuis longtemps, par une dictature
implacable. Ses multiples luttes traduisent une profonde aspiration à la
liberté, à la dignité, à la justice sociale et à une paix consolidée
par le jugement des responsables de crimes ayant peu de précédents.
Quelque 400’000 morts; plus de 325’000 de
détenus et de disparus. Des millions de réfugié·e·s ont fui les
bombardements du régime. Et, depuis octobre 2015, ceux de l’aviation
russe. S’y ajoutent celles et ceux qui veulent échapper aux pires
forfaits de Daech.
Le refus par les diverses forces de
l’opposition démocratique d’une prétendue transition démocratique sous
la présidence de Bachar el-Assad est validé par la pratique passée et
présente du régime Assad, ainsi que de ses alliés régionaux et
internationaux. Et pourtant c’est une «solution de ce genre» qui se
dessine lors de prétendues négociations à Genève, placées sous l’égide
de l’ONU et des Etats impliqués dans le conflit, sans prendre en compte
la volonté du peuple syrien.
L’Autre Genève va permettre à des
Syriennes et Syriens – de générations et de sensibilités politiques et
culturelles différentes – d’exprimer les raisons de leur engagement à la
fois contre la barbarie de Bachar el-Assad et contre celle du
soi-disant Etat islamique.
Dès l’instauration d’une trêve relative,
le 27 février 2016, dans de nombreuses villes et bourgades, la
population, épuisée, est descendue dans la rue, avec des drapeaux de la
révolution pour exiger la paix et le départ de Bachar, comme de l’EI et
de forces analogues.
Le combat de la population syrienne retrouvait sa visibilité. La riposte du pouvoir fut immédiate: bombarder ces villes et bourgades, souvent assiégées et condamnées à la famine. La dictature voulait rendre inaudible et insaisissable cette fraction d’une population martyrisée qui clame, encore et toujours, des idéaux affirmés dès mars 2011, et même avant.
Les combattant·e·s de la révolution
syrienne initiée en 2011 se sont vu refuser l’armement défensif
nécessaire pour faire face à un régime dont la force militaire a pour
fonction de mater et terroriser la population et d’assurer la
perpétuation de sa mainmise sur le pays. L’impasse des affrontements
militaires favorisa les interventions multiples de puissances
internationales et régionales, visant chacune ses propres buts. Le
désastre irakien, issu de l’intervention américaine en 2003, avait
amorcé la redistribution des cartes dans la région. Il en résulta, en
quelque sorte, une expropriation des buts essentiels – anti-dictatoriaux
et démocratiques – de la majorité de la population de Syrie.
L’Autre Genève s’inscrit contre
«l’indifférence qui œuvre puissamment dans l’histoire. Elle œuvre
passivement, mais elle œuvre.» (Gramsci) L’Autre Genève doit faire écho à
toutes les actions et toutes les voix de ceux et celles qui, en Syrie,
dans les innombrables camps de réfugiés et en exil, perpétuent des
idéaux devant bouleverser une situation que les dominants présentent
comme une fatalité.
Le programme et les intervenants en cliquant ici
Et un aperçu rapide ci-dessous :