jeudi 19 décembre 2024

Jean Puyade : un militant révolutionnaire

Jean Puyade est décédé le 12 décembre 2024. Pour les militants de L’insurgé qui l’ont connu, c’était un militant avec lequel nous avons pu échanger durant des années, un militant expérimenté - tout à la fois militant de terrain et en même temps cadre politiquement cultivé -, passionné par la lutte des classes, tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle internationale : il était « chez lui » quand il scrutait la situation en Amérique latine, en Espagne et Catalogne.

Autour d’un verre ou par téléphone, nous pouvions constater notre accord politique sur bien des questions, indépendamment du cadre organisationnel dans lequel il avait choisi d’inscrire son activité. De sa jeunesse, il avait gardé une solide formation trotskyste, et continuait à se moquer, ou s’indigner – c’est selon – des dérives opportunistes ou sectaires des uns ou des autres, tout en demeurant toujours d’une grande courtoisie.

Il y aura fort à faire, et bien des témoignages à rassembler, pour rappeler tous les combats qui furent les siens.

On ne peut ici que survoler ce que fut sa vie de militant révolutionnaire.

dimanche 17 novembre 2024

États-Unis. Boeing : après deux mois de grève, le gain d’un nouveau contrat, avant des défis d’ampleur


Par rédaction A l’Encontre


Le 5 novembre à 6 heures du matin, la section 751 de l’IAM (International Association of Machinists and Aerospace) a publié sur X le communiqué suivant: «lundi 4 novembre, les membres de la section 751 et de la section W24 de l’IAM ont voté à 59% l’acceptation du projet d’accord contractuel et le retour au travail. Les travailleurs et travailleuses peuvent retourner au travail le mercredi 6 novembre, lors de la reprise de la première équipe, du moins ceux qui veulent retourner au travail aussi vite que possible. Vous devez reprendre le travail lors de l’entrée en fonction de votre équipe, le mardi 12 novembre 2024. La grève est terminée.»

    • Le 4 novembre, après avoir salué le rôle de la secrétaire d’État au Travail par intérim, Julie Su, pour sa médiation entre l’employeur Boeing et les travailleurs pour faire aboutir un contrat qualifié de «sans précédent», IAM insiste sur le fait que: «Cet accord fait suite à une grève soutenue de près de deux mois menée par les travailleurs et travailleuses de Boeing dans l’État de Washington, de l’Oregon et de la Californie. Elle a fait la une des journaux internationaux et a bénéficié d’un large soutien de l’opinion publique et d’un appui politique bipartisan.» La conjoncture politico-électorale a été mise à profit par la direction de ce secteur de l’IAM. Joe Biden, à la veille des élections, n’a-t-il pas déclaré: «Les bons contrats profitent aux travailleurs, aux entreprises et aux consommateurs»!


      ***
      Jon Holden, président de la section 751 de l’IAM, et Brandon Bryant, président de la section W24 de l’IAM, ont publié la déclaration commune suivante après le décompte des voix.


      « Les travailleurs savent ce que c’est lorsqu’une entreprise va trop loin et leur enlève plus que ce qui est juste. Grâce à cette grève et à la victoire qui en a résulté, les travailleurs de première ligne de Boeing ont fait leur part pour commencer à rééquilibrer la balance en faveur de la classe moyenne [ce terme renvoie, dans le contexte états-unien, aux salariés ayant un emploi stable et relativement bien rétribué] – et ce faisant, nous espérons inspirer d’autres travailleurs dans notre industrie et au-delà à continuer à se battre pour la justice au travail. Grâce à cette victoire et à la grève qui l’a rendue possible, les membres de l’IAM ont pris position en faveur du respect et de salaires équitables sur le lieu de travail. Nos membres effectuent un travail de haute qualité et indispensable pour les avions que nous construisons et méritent un retour sur leur investissement en travail qui leur assure une qualité de vie digne de ce travail.


      « Ce contrat crée également une nouvelle base sur laquelle construire l’avenir, et cet avenir commence aujourd’hui. Nous sommes prêts à aider Boeing à changer de cap et à revenir à la construction des avions les plus sûrs et de la plus haute qualité au monde. Nos membres jouent un rôle essentiel dans cette mission et disposent désormais d’une voix plus forte dans le processus de prise de décision afin de garantir que les améliorations nécessaires soient apportées. “Il n’y a pas de Boeing sans l’IAM” a été notre cri de guerre, et nous sommes prêts, une fois de plus, à faire notre part pour ramener cette entreprise à la hauteur des normes dont elle n’aurait jamais dû s’écarter.

      lundi 5 février 2024

      Ernesto Herrera (1949-2024)

       

      Nous publions ci-dessous, l'hommage à Ernesto Herrera paru sur le site Alencontre.

      En juillet dernier, nous avions publié l'article paru sur son site : 1973 : Il y a 50 ans, le coup d'état militaire en Uruguay

      Le site d'Ernesto Correspondencia de Prensa a été une ressource précieuse pour l'activité des militants en Amérique latine : https://correspondenciadeprensa.com/

       Hommage à Ernesto Herrera (1949-2024)

      26 janvier 2024 Alencontre Hommage 3

      Par Charles-André Udry

      Hommage « tardif » à  Ernesto Herrera, disparu le 10 janvier 2024. Il fallait absorber le choc. Un ami-camarade, avec un trait de fraternité et non pas d’union, afin de respecter sa trajectoire personnelle.

      Né le 22 mai 1949, Antonio Maria Nuñez Guglielmi faisait partie de cette émigration espagnole et italienne qui s’installa en Uruguay, un pays qui connaissait un essor exceptionnel de 1910 jusqu’au début des années 1950. Militant, il choisit pour pseudonyme le nom d’un écrivain qui relata, entre autres, la guerre civile qui secoua la République orientale d’Uruguay en 1904-1905, un écrivain manifestant un intérêt pour la protestation sociale et le courant libertaire.

      Au cours de la seconde moitié des années 1950, l’Uruguay plongea dans une crise socio-économique. C’est dans ce climat de tensions sociales qu’Ernesto, comme travailleur de la métallurgie, initia une activité de délégué syndical, dans une fabrique de valves pour des bonbonnes de gaz, une des branches restantes issues de la politique précoce de l’industrialisation par substitution des importations.