
Après des années de contre-révolution et d’effusions de sang, le mois dernier des lueurs d’espoir sont apparues au Moyen-Orient. En Algérie et au Soudan, des manifestations de masse ont éclaté défiant les régimes autocratiques des présidents Abdelaziz Bouteflika et Omar al-Bachir. Et à cet égard, les deux mobilisations initiales ont été couronnées de succès: les deux dirigeants ont été démis de leurs fonctions et leurs décennies de règne ont pris fin. Mais les protestations se sont poursuivies, car, comme en Egypte après la révolution de 2011, la structure de base du pouvoir de ces dirigeants reste intacte. Il en va de même pour les conditions matérielles à l’origine des soulèvements: les salaires de misère, le chômage de masse, l’insécurité et l’absence d’avenir pour les jeunes résultant des modèles d’ajustement structurel imposés par le FMI.