Par Ernesto Herrera
Tous le 20 mai de chaque
année, des dizaines de milliers de personnes affluent vers le «Marche du
silence» convoquée par les mères et les familles des disparus [1], sur
la principale avenue de Montevideo : Avenida 18 de Julio [2]. C’est la
seule action politique en Uruguay réunissant une vraie foule. Beaucoup y
assistent pour accomplir un rituel mémoriel, qui concourt à un hommage.
Mais ils considèrent que le thème est désormais clos. Beaucoup
d’autres, néanmoins, croient que la question de l’impunité peut être
reposée. Ils revendiquent la Vérité et la Justice. Ils exigent la fin de
l’impunité. Ils condamnent le terrorisme d’Etat sous la dictature. La
grande majorité d’entre eux sont des électeurs et électrice du Frente
Amplio (FA) et adhèrent à son programme. Ils ont placé en lui leur
espoir. Mais ils se sentent floués à ce propos. Et ils continueront de
l’être. La nomination d’Eleuterio Fernández Huidobro comme ministre de
la Défense par Tabaré Vazquez, le président récemment élu – qui prendra
la succession de Pepe Mujica en mars 2015, et qui fut président entre
2005 et 2010 – en est la preuve [3]. Cela confirme que le gouvernement
cherche à se défaire du «passé récent».
Publié par Alencontre le 6 - février - 2015
http://alencontre.org/ameriques/amelat/uruguay/uruguay-le-cloaque-de-limpunite.html