Contribution de “Femmes pour la démocratie” (FSD) lors d’un séminaire à Zürich, le 11 octobre 2014
Actuellement et depuis la formation de la coalition internationale,
les médias nationaux et internationaux parlent beaucoup de l’Etat
Islamique (Daech selon l’acronyme arabe), de sa terreur et des frappes
de la «coalition internationale». On a l’impression qu’il ne se passe
plus rien, ailleurs, en Syrie.
Résumé de la situation en Syrie d’Assad actuellement :
Le régime-clan de Bachar al-Assad
continue de bombarder les différentes régions de Syrie (gouvernorats de
Alep, Idleb, Hama, Homs, Damas-Campagne et Damas, Daraa, al-Quneitra,…)
en utilisant toutes sortes d’armes :
- Barils explosifs (TNT avec fragments de métaux) qui causent beaucoup de destruction, font de nombreux blessé·e·s graves et multiplient les morts parmi les civils (partout Alep, Hama, Idleb, Homs, Damas-campagne, Daraa, al-Quneitra, etc.…). Ces engins de mort sont moins chers et de fabrication locale!
- Missiles sol-sol. Ces missiles ont été utilisés depuis 2012 pour cibler Alep (au nord) depuis Damas (au sud). Actuellement ils sont toujours utilisés. Citons deux cas récents:
1° Le
8 octobre 2014, sur Al-Waer (quartier de Homs toujours assiégé), deux
missiles sol-sol ont été lancés, l’un d’eux a touché un bâtiment
d’habitation et a tué une dizaine de civils dont des enfants et plus de
40 personnes ont été blessées.;
2° Le
10 octobre 2014 al-Harra, à Daraa, a été ciblé par un missile sol-sol
qui a tué une dizaine de personnes parmi les civils, dont des enfants.
- Bombes à fragmentation. Ce genre de bombes cause beaucoup de dégâts et de victimes sans compter les dangers à plus long terme, car dispersés sur le sol les micro-explosifs blessent ou tuent des enfants qui les touchent ou des personnes qui marchent dessus. Le 10 octobre 2014 une bombe à fragmentation a été lancée dans la région d’Idleb.
- Gaz, donc une arme chimique, continue à être utilisé à petite échelle, entre autres de la chlorine qui, formellement n’est pas incluse dans les «armes chimique». Tout indique qu’il reste des armes chimiques. Le 24 septembre, le lendemain des frappes de la «coalition internationale» (de fait, les Etats-Unis) en Syrie, Aadra (aux environs de Damas) a été touchée par du gaz mortel. Le 10 octobre, Handarate, quartier d’Alep, a été touché par du gaz mortel.
- Mortiers et roquettes sont toujours utilisés… «sans modération»
Autres armes utilisées
- Les snipers, sont toujours en fonction et ce sont des tueurs professionnels.
- Les Milices sectaires d’Assad et autres groupes étrangers sectaires sèment la terreur, comme le groupe libanais du Hezbollah, le groupe irakien d’Abou Fadl al-Abbas et les combattants des Gardiens de révolution envoyés par le pouvoir iranien.
- Les enlèvements restent d’actualité.
- Le siège des villes et des quartiers, la famine et les coupures d’eau. Nous citons ici particulièrement le camp al-Yarmouk, dans Damas, qui est privé d’eau depuis un certain temps. Ce quartier de Damas est initialement un camp de réfugié·e·s palestiniens qui s’est transformé, au cours des ans, en un quartier «urbain».
- Les arrestations sont plus fréquentes que jamais. Le régime vise les activistes, leurs familles, les humanitaires, les journalistes. Il n’est pas rare de trouver des familles entières dans les centres de détention d’Assad. Prenons, ici, le cas de Racha: Racha, la trentaine, voulait fuir la Syrie pour mettre ses enfants à l’abri. Le 22 mai 2014, elle s’est rendue au bureau des passeports à Damas avec ses trois enfants pour obtenir les documents adéquats. L’aîné de ses enfants est né en 2010 et elle était enceinte de 7 mois. Elle a été arrêtée avec ses trois enfants ce jour-là ; et elle a donné naissance à des jumeaux en détention !
- Le viol… est une arme de dégradation et d’humiliation terrible et est utilisée contre les femmes ainsi que contre des hommes…
- La torture qui peut aller jusqu’à la mort. Citons ici le cas de Abdel Rahman FATWA, 26 an, vétérinaire, de Homs, mort sous la torture le 9 octobre après 3 mois de détention à Tartous. Avant lui, son frère Jamal, pharmacien, a subi le même sort en 2011.
Nous voudrions préciser que depuis la
prétendue «réélection» de Bachar Assad (début juin, avec 88,7% des
suffrages!) et le décret présidentiel d’amnistie générale qui s’en est
suivi, 679 détenus ont trouvé la mort sous la torture … Donc, une
«moyenne» de 5 par jour.
Il faut souligner un constat depuis le
début de la formation de la «coalition», la violence du régime de Bachar
al-Assad s’est beaucoup intensifiée.
Que pensent les Syriens de la situation actuelle?
Un journaliste a demandé quelle était la
position des Syriens (vivant en Suisse) par rapport à ces frappes, mais
aussi par rapport à Daech et ses exactions. La position des Syriens de
Suisse n’est pas différente de celle des Syriens de l’intérieur ou
d’ailleurs dans le monde. En une formule: «nous partageons la même
amertume»
Bien que nous soyons absolument contre
Daech et ses exactions, que nous dénonçons avec force, d’ailleurs nous
n’avons pas arrêté d’organiser des mobilisations contre Daech et contre
Assad depuis l’été 2013, nous ressentons aujourd’hui beaucoup d’amertume
par rapport à l’intervention de la coalition emmenée par les
Etats-Unis. Les raisons de notre amertume sont les suivantes, parce que
la terreur d’Assad dépasse largement celle de Daech et malgré cela «on
le laisse tranquille».
1° Nous constatons que
tous les crimes contre l’Humanité, perpétrés largement et
systématiquement par le régime syrien contre «sa» population, ne
comptent absolument pas dans cette décision de frapper la Syrie. Même
pas les 1500 morts par les armes chimiques à al-Ghouta!
2° D’ailleurs, Assad a
assassiné plusieurs étrangers en Syrie sans aucune réaction de la part
de la « communauté internationale ». Nous citons en particulier le cas
du médecin anglais Dr. Abbas KHAN, chirurgien qui aidait à soigner les
blessés à Alep, qui a été arrêté en novembre 2012 et exécuté par le
régime en décembre 2013 dans un centre de détention à Damas. Avant lui
l’assassinat des journalistes à Homs, le français Gilles Jaquier en
janvier 2012, l’américaine Marie Colvin et le français Rémi Ochlik en
fév. 2012, n’ont entraîné aucune réaction de ladite communauté
internationale non plus. Douze journalistes étrangers ont trouvé la mort
par les soins du régime Assad.
3° Il a suffi par contre
que deux Américains, James Foley et Steven Sotloff, soient tués (de
manière certes de plus inacceptable) par Daech pour motiver cette
intervention, mais contre Daech seulement!
4° Personne n’a bougé
pour protéger les civils en Syrie pendant plus de trois ans de
répression sanglante avec aujourd’hui plus de 200000 morts! Nous avons
l’impression que la communauté internationale ne «protège» que les
individus de certaines nationalités (occidentales surtout) et
reste impassible face aux massacres que subit tout un peuple. Mais
aussi, il faudrait que le ou les criminels visés soient les bons… or on
ne s’attaque qu’à Daech, mais pas au dictateur-assassin Bachar al-Assad
et à son clan rapproché !
Quelques données chiffrées pour mesurer la gravité de la terreur d’Assad:
1°. Au cours du seul
mois de septembre 2014, il y a eu 2’375 morts en Syrie dont 1707 civils
tués à cause suite à la répression du régime Assad, dont 294 enfants.
Alors que Daech a tué 350 personnes en Syrie en septembre, dont 120
civils.
Ceci pour dire que le nombre de victimes
du terrorisme d’Etat, toléré par la communauté internationale, reste
bien plus grand que celui de Daech.
Néanmoins, il est certain qu’il n’y a pas
de bon ou de mauvais terrorisme. Cette comparaison a pour seul objectif
d’attirer l’attention sur le fait que le régime Assad est tout autant
terroriste, et depuis fort longtemps, que Daech.
2°. Dans cette
situation, on a l’impression que la stratégie de la coalition est
d’affaiblir Daech et de maintenir la «crise» en Syrie avec une sorte
d’alternative institutionnelle au sommet. Y –a-t-il un projet visant à
affaiblir l’Armée Syrienne Libre (ASL) ou à la mettre dans une situation
encore plus difficile tout en la «contrôlant» (avec deux bases dites
d’entraînement au Qatar et en Arabie Saoudite…avec des délais mal
définis ; et sous quelles conditions ?
3° L’intervention en
Syrie a été présentée comme des frappes accompagnées d’aide aux
combattants modérés sur le terrain. A Kobané (à la frontière avec la
Turquie) les civils meurent aujourd’hui et les combattants kurdes
manquent de balles ! Personne ne bouge pour leur venir en aide ! Les USA
viennent de refuser d’appliquer une zone tampon sécurisée… Alors qu’il
aurait fallu appliquer une zone d’exclusion aérienne sur la Syrie tout
entière pour stopper la mort par les bombardements aériens !
4° «On» s’attaque à Daech et «on» laisse
les autres groupes terroristes tranquilles… Combattre Daech seule et
laisser tranquille tous les autres groupes terroristes chiites
(Hezbollah, milices irakiennes et iraniennes) nous
paraît très douteux! Si ce n’est parce que des relations avec le pouvoir
iranien sont en marche du côté des Etats-Unis et de certains de leurs
alliés.
En effet, l’effet de la présence de ces
groupes chiites est de transformer la lutte des Syriens insurgés contre
la dictature en une lutte sectaire, confessionnelle! Ceci risquerait
fort de pousser certains Syriens et autres secteurs de la régions à se
tourner vers l’extrémisme confessionnel… Ceci va certainement augmenter
le déchirement au sein de la société syrienne et va aussi
contribuer à ancrer l’extrémisme et à augmenter des actes de terrorisme,
partout dans le monde, peut-être.
Le combat contre Daech augmente la souffrance de la population syrienne en premier lieu
Jusqu’à récemment, les civils
syriens étaient les victimes du régime Assad et de ses alliés, mais
aussi les victimes de Daech. Aujourd’hui, ils meurent aussi sous les
missiles américains et leurs conséquences collatérales! Le premier jour
des frappes, plusieurs cas de morts et de blessés ont été recensés parmi
les civils (y compris des enfants), en Syrie.
Le 29 septembre 2014, la «coalition
occidentale et arabe» a frappé une usine de Gaz et un stock de céréales à
Deir Ezzor laissant les civils sans pain et sans combustible pour
cuisiner! Nous n’avons pas entendu dire que des avions
américains auraient parachuté de la nourriture pour les civils là-bas en
Syrie comme ce fut le cas en Irak le 7 août 2014 – dans le Kurdistan,
au nord de l’Irak.
Sans oublier que le fait d’oublier le
terrorisme du régime Assad, encourage Assad à intensifier la violence et
la répression contre sa population, ce qui est le cas aujourd’hui !
Bilan
Plus de morts, plus de blessés et plus de
famine… sans espoir de voir enfin quelqu’un s’occuper de protéger les
civils en Syrie contre un régime qui n’a jamais arrêté la terreur contre
la population depuis plus de trois ans.
Cela ne peut qu’augmenter le ressentiment des Syriens contre les pouvoirs en place aux Etats-Unis et en Europe occidentale.
Craintes des Syriens
Nous ne savons pas ce qui se passe en
coulisses. Après l’annonce par la coalition qu’elle ne collaborerait pas
avec Assad, ce dernier a annoncé qu’il considérait ces frappes comme
une agression.
Ensuite, Assad a tout soudainement
déclaré qu’il soutenait les frappes occidentales. La «coalition»
va-t-elle vraiment aider l’ASL («modérée») et les combattants kurdes
syriens sur le terrain? On peut douter de cela quand on voit la
politique du gouvernement de Turquie, plus soucieux de «contrôler les
Kurdes» et de les frapper que de les aider (ne serait-ce qu’en laissant
aller des forces kurdes aller se battre à Kobané). Obama a annoncé
récemment que cette aide prendrait du temps (6 à 9 mois) dit-il, pour
préparer l’ASL…Alors que l’ASL se bat sur deux fronts – contre Assad et
contre Daech – depuis plus d’un an. Soit bien avant les frappes de la
«coalition».
Que veulent les Syriens insurgés ?
Ce que nous souhaitons aujourd’hui c’est
que la «communauté internationale» prenne enfin des mesures sérieuses
pour mettre fin à toutes les formes de terrorisme en Syrie : celui du
régime Assad, de Daech, d’Hezbollah, des milices iraniennes et
irakiennes. Cela pour protéger les civils et mettre fin à ce bain de
sang. Et ça commence par clouer l’aviation syrienne au sol et fournir un
armement contre les avions, hélicoptère et les chars…
Terrorisme d’Assad et terrorisme de Daech, analogies et différences
1° Daech et le régime
Assad, règnent par la terreur et la barbarie médiatisées. Tout le monde a
vu ou entendu parler des vidéos de décapitation des journalistes
occidentaux. Avant eux Daech a crucifié et décapité publiquement des
Syriens qui s’opposaient à lui. Des vidéos ont circulé sur les réseaux
sociaux dont le but était de terroriser la population.
Avant Daech, Assad a organisé des
massacres collectifs à l’arme blanche dans plusieurs localités en Syrie.
Nous rappelons ici le premier massacre collectif en mai 2012 à al-Houla
à Homs où des familles entières ont trouvé la mort. Le but est
également de terroriser la population.
2° Dans les deux
systèmes, un seul maître existe et est «adoré» (ou soumis à une
adoration contrainte) comme s’il était un Dieu (Bachar pour le régime
syrien et Baghdadi pour Daech). La population ne compte pas dans ces
systèmes sauf peut-être pour y être soumise.
3° Ciblage des
activistes, journalistes, médecins, humanitaires… pour empêcher toute
forme d’activités constructives de la société civile.
4° Se dessine un objectif analgue : étouffer une révolution et détenir un pouvoir absolu !
Une grosse différence cependant entre ces deux formes de terrorisme
1° Assad terrorise principalement sa propre population.
Si nécessaire, il n’hésite pas à tuer ceux qui, parmi les Occidentaux,
aident la population syrienne… Cette forme de terrorisme est de moindre
importance pour la «communauté internationale», ça se passe ailleurs, à
la limite tout le monde s’en fiche. Tant qu’il ne s’agit pas «des
nôtres»… Même si la durée de cette terreur dépasse les trois ans et
demi…et la précédait sous d’autres formes moins visibles et moins
amples.
2° Daech
terrorise des populations sous son emprise (villes occupées, population
qui ne se soumette pas à ses ordres), mais il suscite une crainte dans
les pays occidentaux, et cela d’une façon très médiatisée.
Cette forme de terrorisme est beaucoup
plus grave pour la «communauté internationale», car ça touche aussi,
potentiellement, l’Occident !
C’est dans cette différence qu’Assad a trouvé dès le début les moyens de manipuler les opinions.
Stratégie et propagande d’Assad :
Etant conscient de cette différence
importante, Assad a orienté sa machine de propagande dès le début des
manifestations pacifiques pour s’acheminer vers la situation dans
laquelle on se trouve aujourd’hui!
1° Il a accusé les
manifestants d’être des salafistes (courant fondamentaliste, renvoyant
au terme arabe salaf ; «ancêtre», «prédécesseur») dès la première
manifestation en mars 2011. Afin de défigurer la révolution et de lui
donner une couleur d’islamisme extrémiste. Cette propagande a été
maintenue sans faille tout au long, même si elle n’avait aucune base sur
le terrain au moins jusqu’à fin 2012,
2° Il a opté pour une
répression violente, pas seulement contre les activistes, mais aussi
contre leurs familles pour les pousser à prendre les armes, sachant que
la résistance armée peut être plus facilement manipulée…
Malgré la violence, les manifestations
sont restées pacifiques pendant six mois. Ensuite, les armes ont été
utilisées d’abord pour protéger les manifestations et les lieux de
protestation. Ensuite et suite à l’échec de la mission spéciale de
l’ONU, conduite par l’ex-secrétaire général, Kofi Annan, en été 2012,
l’offensive du régime a beaucoup augmenté. Il n’ y avait plus aucun
choix possible de résistance pacifique.
3° Assad a annoncé à
plusieurs reprises une amnistie générale… ceci depuis 2011. A chaque
fois, il a libéré surtout des détenus islamistes fondamentalistes…
4° Il a ciblé
particulièrement les journalistes, les activistes laïques, les Syriens
et Syriennes, éduqués, cultivés et patriotiques qui pourraient aider à
rassembler la population (ils ont disparu, ont été tués, détenus, ou été
poussés à fuir…).
5° Mais également la
violence et les massacres collectifs ont été orientés afin d’ attiser le
sectarisme. Ces tueries ont ciblé particulièrement les sunnites, le
plus probablement pour stimuler des réactions des islamistes.
Quelques points d’interrogation à propos de rapports entre Assad et Daech?
1° Ceux et celles qui
connaissaient le rôle joué par Assad dans la manipulation d’al-Qaïda en
Irak suite à la guerre américaine de 2003, peuvent cogiter sur son
possible rôle dans le lancement de Daech en Syrie au printemps 2013.
2° Nous rappelons, ici,
le cas de James Folley le premier journaliste décapité par Daech, ce qui
a motivé (du point de vue de déclarations publiques) les frappes de la
coalition.
James Foley a été détenu par le régime
Assad dès novembre 2012, bien avant la naissance même de Daech (au
printemps 2013). En mai 2013 encore, l’AFP a publié qu’il
avait été enlevé par des milices pro-régimes et qu’il était entre les
mains du service de renseignement à Damas. Et soudainement il se trouve
entre les mains de Daech qui le décapite au moment même où Assad se
propose comme partenaire pour la lutte contre le terrorisme. Une
coïncidence. Ce dossier est bien évidemment connu des services
d’intelligence des Etats-Unis.
3° Daech décapite d’une
façon très médiatisée des journalistes et des humanitaires qui ne
pouvaient pas rester immobiles et silencieux face à la catastrophe qui
se passe en Syrie. Daech n’a jamais décapité un individu pro-régime
d’Assad, jusqu’à tout récemment.
4° Ce qui est certain
est que le régime ne s’en est jamais pris à Daech, et Daech ne s’en est
jamais pris aux forces du régime, ceci jusqu’à la formation de la
«coalition internationale». Tous deux s’attaquent, par contre, aux
activistes et à l’ASL.
5° Aujourd’hui il est
évident que les décapitations des journalistes ont soudé le monde entier
dans une guerre anti-terroriste. Ainsi Assad et ses exactions ont été
complètement oubliés. Et pire encore, peut-être même que la coalition
cherchera-t-elle à l’avenir à collaborer avec lui dans le rôle du
pompier pyromane, comme garant contre le terrorisme.
En conclusion, on ne
peut pas s’attaquer aux symptômes du terrorisme seuls… j’entends par-là
Daech, et mettre entre parenthèses, ignorer l’origine même du terrorisme
dans la région – et particulièrement dans sa base syrienne, j’entends
ici le régime mafieux et criminel d’Assad.
(11 octobre 2014, Zurich)